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26 March 2021

26 mars 2021, le jour où socraft déclare sa fin (hypothétique)

Nous sommes le jeudi 25 mars 2021, il est 17h, je réalise que presque 3 mois se sont écoulés sur 2021. En début d’année, nous avons fait comme toutes les entreprises, un exercice d’objectifs sur l’année avec des activités que nous suivons régulièrement (toutes les semaines). Trois mois plus tard, bien que beaucoup de choses aient été réalisées, les résultats ne sont pas là. Il faut donc un électrochoc, un évènement de rupture pour remettre l’entreprise sur les rails, les rails de la culture commune, la culture comprise. C’est décidé, j’annonce à mon équipe le lendemain matin que nous allons simuler notre mort !

Agir pour la culture d’entreprise

Depuis plusieurs mois et avec l’agrandissement de l’équipe socraft, je me pose beaucoup de questions sur la culture, comment la créer, l’insuffler et la transmettre. Je me rends compte que c’est assez beau de dire que socraft est agile et libre, mais certains de nos réflexes viennent enrayer cette volonté. Vous connaissez bien ces automatismes dont notre vie a du mal à se dissocier. Alors vivre la culture, c’est plutôt facile seul ou à 2, mais à 7, cela devient un vrai challenge. Vivre sa culture, c’est répéter de manière intensive tout le temps la même chose, agir dans le sillon de la culture et montrer par l’exemple ce que la liberté veut dire.
Chez socraft, nous nous décrivons comme une entreprise libre, à vrai dire, je me suis décrit à un moment donné comme entreprise (unipersonnelle) libre. Mais qu’est-ce que cela signifie pour l’équipe de 7 ?
La liberté d’aller et venir, de gérer son agenda, ses objectifs, son matériel, mais au final, la liberté c’est aussi des responsabilités, une responsabilité commune, celle de l’équipe, celle de socraft, celle de faire de nos objectifs individuels, un objectif commun.

Être agile dans tous les contextes

Nous vivons l’agilité depuis longtemps dans nos projets informatiques, mais pourquoi notre cerveau s’arrête là ? Dans un contexte de développement produit, c’est facile de dire que nous faisons de l’agile mais pourquoi ne pas appliquer ces concepts à l’entreprise ? Pourquoi reproduire dans l’entreprise ce qui ne fonctionne pas dans le développement produit ? Un plan, des actions, un suivi et aucune capacité d’adaptation au changement ? Ce n’est pas du tout cela que d’être agile. C’est donc la capacité à s’adapter au changement plutôt que de suivre un plan que nous avons décidé d’expérimenter. Trois mois se sont écoulés : nos objectifs étaient-ils trop ambitieux ? Nous sommes nous donnés trop peu de temps pour les réaliser ? Il faut donc accepter l’échec : je déclare donc l’échec de l’équipe à atteindre ses objectifs ou à avoir défini des objectifs atteignables en 3 mois. Une fois l’échec compris, c’est l’heure de la remise en cause.

Accepter l’échec et relancer la lean attitude

L’équipe a échoué. C’est souvent difficile à dire, mais il faut l’accepter. L’équipe ce n’est pas lui ou elle, ni moi, l’équipe c’est nous ! Dire que l’équipe a échoué, c’est aussi l’occasion de dire que l’équipe n’a pas appliqué la lean attitude. Le lean, le concept de livrer la valeur nécessaire au moment donné. Encore une fois, c’est facile de dire à un Product Owner qu’une première itération de la killer-feature qu’il attend sera fourni avec un MVP en 2 semaines et qu’il aura la suite après avoir mesuré la valeur apportée. Mais qu’en est-il de l’entreprise ? Un plan d’action à 3 mois : comment découper l’apport de valeur ? Comment mesurer l’apport de valeur ? Qui sont mes clients en interne à l’entreprise ?

26 novembre 2021 – 9h42

Nous démarrons notre réunion d’équipe hebdomadaire le vendredi 26 mars 2021 à 9h30, chez nous cela s’appelle le lungo (oui il y a des amateurs de café chez nous). Après une introduction rapide, à 9h42, j’annonce un bond dans le temps (je suis de la génération retour vers le futur) : nous sommes maintenant le vendredi 26 novembre 2021, les salaires de novembre sont versés aujourd’hui, les prochains seront versés dans 1 mois, en décembre, et socraft risque de mourir si nous n’agissons pas maintenant. Nous avons 1 mois pour redresser la barre, nous jouons notre survie, nous sommes les seuls à vivre ce moment, ce pre-mortem, nous ne savons pas où cela va nous mener mais nous savons que nous prenons des risques à faire cela. Personne ne peut prédire notre futur à notre place, nous devons l’écrire.
_A suivre…_

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